Clara B., géomaticienne, Service Public de l’Eau - An Dour, Morlaix
Peux-tu nous raconter ton parcours d'étude ?
En 2014, j’ai obtenu un Bac ES. Je me suis inscrite à l’IGARUN où j’ai validé ma licence de géographie et aménagement du territoire au bout de 3 ans. Ensuite, j’ai poursuivi en Master GAED, spécialité GER car j’aimais le fait d’allier la géomatique à la thématique des risques côtiers.
Quelle fonction occupes-tu aujourd'hui ?
Depuis 4 mois, je suis géomaticienne au sein du Service Public de l’Eau - An Dour, sur le territoire de Morlaix Communauté, dans le Finistère. C’est une Régie de l’eau qui a été créée en janvier 2024 et qui regroupe le petit cycle (eau potable, assainissement, eaux pluviales) et le grand cycle de l’eau (prévention des inondations, des risques littoraux, préservation de la biodiversité et des milieux aquatiques, lutte contre les pollutions diffuses). J’ai eu un parcours un peu particulier, car après l’obtention de mon Master en 2019, je suis partie en Haute-Savoie pendant 3 ans pour intégrer la Fédération Départementale des Chasseurs. J’avais comme mission la gestion et la restructuration du SIG de l’association et toutes les missions qui en découlent : formation et accompagnement des utilisateurs à QGIS, production de cartes thématiques, etc. En parallèle, j’étais en charge de dossiers environnementaux tels que le suivi du fonctionnement de corridors écologiques (suivi par pièges photographiques, comptages de la faune sauvage, relevés d'indices de présence, suivis par drones pour la recherche de faons), opérations de suivi de la faune de montagne, animations scolaires sur la thématique de la trame verte et bleue.
Ensuite, je suis partie un peu moins d’un an en Haute-Marne, à la Chambre d’Agriculture en tant que chargée de mission Biodiversité. J’étais en charge de tous les dossiers environnementaux : projets de plantations de haies, création de mares, semis de bords de champs pour favoriser les auxiliaires de culture, animatrice de plusieurs sites Natura 2000, rédaction et animations de Mesures Agro-Environnementales et Climatiques à destination des agriculteurs, …
Dernière étape, avant mon poste actuel : j’ai souhaité revenir en Bretagne et j’ai été embauchée au Syndicat de Bassin de l’Elorn, dans le Finistère, en tant que chargée de mission Bocage pendant un an et demi. Mes missions principales étaient des mettre en œuvre des travaux de restauration et d’entretien du bocage auprès des agriculteurs : réalisation de diagnostics bocagers sur les exploitations, plantation et restauration de haies et de talus et promotion de l’entretien durable du bocage. Cet aspect « travaux » était complété par tout le suivi administratif et financier du programme (demande de subvention, gestion des marchés publics, bilans techniques et financiers, pilotage de la base de données SIG).
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Après toutes ces expériences, j’ai souhaité revenir dans un métier plus directement lié à ma formation initiale. C’est pour cette raison que j’ai postulé à un poste de Géomaticienne. Aujourd’hui, je travaille avec les technicien·nes du grand cycle de l’eau. Ayant l’expérience de leurs missions, je suis à l’aise pour répondre à leurs besoins. J’aime beaucoup ce que je fais car il n’y a pas de routine. Les jours s’enchainent entre demande de cartes pour une réunion publique, saisir des données pour une demande de subvention, créer une application pour saisir des données sur le terrain ou encore créer des cartes interactives pour valoriser les données environnementales… Je peux aussi proposer des solutions innovantes. Par exemple, prochainement, je vais pouvoir utiliser un drone pour prospecter des zones inaccessibles à pied afin de caractériser l’érosion du trait de côte ou encore faire un état des lieux de certains endroits du GR34 inaccessibles en secteur côtier.
Avec le recul, comment vois-tu ta formation universitaire ?
J’ai particulièrement aimé le Master, qui était plus équilibré entre la théorie et la pratique avec beaucoup de cours en salle IMAR qui nous permettaient de manipuler les logiciels carto. Le point positif de la licence était la diversité des matières, entre géographie physique et géographie sociale, qui nous a permis d’approfondir et de comprendre ce qui nous plaisait le plus pour faire un choix pertinent en Master.