Félix H., Géomaticien indépendant
Peux-tu nous raconter ton parcours d'étude ?
J'ai un parcours un peu spécial ! En sortant du lycée, je me suis dirigé vers une fac d'économie. J'y ai obtenu un Master 2 Étude Économique du Développement Durable, et j'ai complété ce cursus avec une formation en ligne sur QGis (par intérêt personnel). J'ai donc travaillé comme analyste de données/ cartographe, dans pas mal de structures différentes. Après deux ans, j'ai décidé de compléter ma formation avec un véritable diplôme en cartographie. Grâce à mon master en économie et une validation d'acquis professionnels, j'ai pu intégrer directement le Master 2 Géomatique, Environnement et Risques côtiers à l'IGARUN. Après un premier semestre assez intense, j'ai fait un stage à la DREAL Pays de la Loire sur la question des risques de feux de forêt.
Quelle fonction occupes-tu aujourd'hui ?
Juste après ce master, j'ai occupé le poste de géomaticien dans un bureau d'étude environnemental. Ce poste intégrait de la production cartographique, de la cartographie de terrain, de la gestion de bases de données spatiales, de l'analyse de données, de la formation, et même un peu d'informatique. On me demandait une grande polyvalence et d'être force de proposition, le tout dans un domaine (la biodiversité) que je ne connaissais pas du tout. C'est assez challengeant et chaque journée est différente ! Depuis l'année dernière, je suis géomaticien indépendant. J'ai monté mon auto-entreprise pour accompagner les structures dans l'utilisation de leur SIG. Je travaille toujours dans le même domaine, mais ça me permet d'aborder le métier sous une perspective différente.
Qu'est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Deux choses en particulier. La première, c'est le fait d'aider les utilisateurs et de se sentir réellement utile. Tout le monde peut utiliser un SIG, mais les logiciels restent encore une usine à gaz pour la plupart. Avec des solutions un peu plus avancées, on a vraiment la sensation de faire gagner du temps aux utilisateurs, et de leur permettre des choses qu'ils n'imaginaient pas possibles. Pour nous ce sont de simples plugins ou quelques formules, pour eux ça s'apparente plus à de la magie noire !
La deuxième, c'est la possibilité d'aller vers de nombreux domaine. La géomatique et la cartographie sont des outils utilisés dans quasiment tous les corps de métier, ce qui rend le géomaticien indispensable partout. De mon côté, j'ai travaillé dans l'énergie, la mobilité, les télécoms, les risques naturels, l'environnement et maintenant la biodiversité. Mon métier me permet d'apporter mes compétences techniques tout en apprenant sans cesse sur ces domaines. Pour quelqu'un de curieux et qui n'aime pas trop la monotonie, c'est l'idéal.
Avec le recul, comment vois-tu ta formation universitaire ?
Ma formation à l'IGARUN n'a duré qu'un an, mais elle m'a beaucoup apporté. Le premier point positif se situe dans la diversité des outils et des logiciels utilisés. QGis, ArcGis, logiciels de télédétection, langages de programmation, systèmes de gestion de bases de données... On nous a appris beaucoup de compétences très techniques, directement utilisables dans le monde du travail.
La deuxième chose que je retiens, c'est l'orientation thématique du master sur l'étude des risques naturels et technologiques. Ces matières plus ciblées ont permis d'utiliser directement ces compétences sur des projets concrets. C'est assez valorisant.
Ces deux aspects combinés donnent une formation riche, avec un rythme assez intense, qui nous permet d'être autonome et efficace dès notre entrée dans le monde du travail.