Quentin B., chargé d’études prévention des risques naturels, DDTM de Loire-Atlantique
Peux-tu nous raconter ton parcours d’étude ?
Après l’obtention d’un Baccalauréat Economique et Sociale au lycée La Colinière (Nantes), je me suis orienté dans le domaine de l’aménagement des territoires avec un DUT en Gestion Urbaine à l’IUT de Périgueux. Ces deux années d’études furent l’occasion de participer au développement touristique du Périgord et d’effectuer un Erasmus en Italie (Toscane). Suite logique, j’ai poursuivi en licence de géographie et aménagement dès la seconde année à l’IGARUN de Nantes Université afin d’élargir mes compétences notamment en cartographie. Cette formation m’a permis de renforcer mon attrait pour l’urbanisme, mais aussi d’acquérir un socle de diverses connaissances scientifiques (littoraux, milieux naturels, hydrologie, climatologie…) et des savoir-faire techniques (SIG, télédétection, statistiques…).
Attiré de plus en plus par les risques naturels et la géomatique, j’ai intégré le master Géographie, Aménagement, Environnement et Développement (GAED) dans le parcours Géomatique, Environnement et Risques côtiers (GER) en 2022. J’ai alors mené un stage sur la réalisation d’un Plan Communal de Sauvegarde, un mémoire de recherche portant sur la prévention des feux de végétation. Enfin, la recherche d’un stage de fin d’étude est une épreuve importante car elle mène souvent vers un choix de carrière. J’ai donc mené une profonde réflexion sur mon avenir professionnel, en particulier sur la manière de concilier mon engagement de sapeur-pompier volontaire avec mes compétences acquise. J’ai alors mené un stage au CTA-CODIS du SDIS 44 comme géomaticien. Ce stage fut un véritable tremplin vers le poste que j’occupe aujourd’hui.
Quelle fonction occupes-tu aujourd’hui ?
Après l’obtention du master GER, j’ai été recruté comme chargé d’études prévention des risques naturels au sein de la DDTM de la Vendée puis de Loire-Atlantique à ce jour. En tant qu’agent de l’Etat, la prévention du risque doit répondre à plusieurs objectifs afin d’adapter notre territoire aux conséquences du changement climatique face à l’intensification des phénomènes naturels. D’une part, je suis en charge de l’amélioration des connaissances des risques naturels pour mieux prévenir (inondations, ruissellement, mouvements de terrain, recul du trait de côte, feux de forêt…). Ces connaissances du risque permettent de mieux maîtriser l’aménagement au sein des documents réglementaires d’urbanisme (PLU, SCOT…) et servent aussi à la réalisation des PPRN (plans de prévention des risques naturels) : de l’analyse des aléas aux enjeux, à la définition du zonage réglementaire. D’autre part, j’accompagne les collectivités dans leur Programme d’Action pour la Prévention des Inondations (PAPI), auquel l’État fournit un soutien financier. Je suis donc un relais important auprès des collectivités dans la prise en compte des risques dont je suis amené à délivrer des avis d’autorisations de droit des sols. Enfin, mon métier consiste à participer à l’information et à la sensibilisation de la population sur les risques naturels (DICRIM, Journée Nationale de la Résilience…). En cas de crise inondation (mission RDI), je suis aussi en mesure d’apporter un appui technique pour le Préfet.
Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?
Mon poste a cet avantage de couvrir une variété de sujets dans ce que l’on nomme la prévention. Typiquement, étant chargé du suivi des PAPI (Programmes d’actions de prévention des inondations), je suis amené à participer auprès des collectivités, à la mise en œuvre d’une stratégie globale de gestion du risque inondation (améliorer la connaissance des aléas, réduire la vulnérabilité des personnes et des biens, prise en compte dans l’urbanisme, la surveillance et la prévision des crues et même le suivi des ouvrages de protection hydraulique). Par ailleurs, une autre partie de mon poste que j’apprécie est d’être responsable du suivi financier sur la gestion du Fond Barnier (FPRNM). Mon quotidien ne se cantonne donc pas qu’à l’usage des SIG et de la géomatique. C’est un poste qui permet de développer une culture du risque, des connaissances en urbanisme réglementaire, tout en nécessitant un esprit rédactionnel et relationnel y compris à l’oral afin d’apporter des conseils aux divers acteurs du département.
Avec le recul, comment vois-tu ta formation universitaire ?
Mon parcours à l’IGARUN axé sur la géomatique, m’a rendu polyvalent et en capacité de gérer des projets touchant à diverses thématiques sur un territoire avec une approche cartographique. Ce master m’a fourni une base de connaissances généralistes sur les risques naturels qui ne demande qu’à être développée dans le cadre professionnel. Aussi, un avantage certain est de nous avoir apporté de la rigueur scientifique, une approche méthodique de la géographie visant à décrypter les phénomènes dans leur complexité au sein de notre société.