Petite histoire de l'Institut de Géographie et d'Aménagement
Les débuts
L'université à Nantes fondée en 1460, n'existait plus depuis la Révolution.
L'Institut de Géographie était un département de l'Institut d'Enseignement Supérieur des Lettres, puis du Collège Littéraire Universitaire, abrité dans des baraques, à l'arrière du parc du jardin des plantes, à proximité du lycée Clémenceau. On y préparait uniquement les licences de Lettres, Histoire et Géographie et des Langues Vivantes.
Ce collège universitaire dépendait pour les programmes, les enseignements et les examens de l'Université de Rennes. Si les examens et les cours se passaient à Nantes, les copies étaient corrigées à Rennes sous la responsabilité du doyen André Meynier qui régnait alors sur la géographie.
En 1962, un seul enseignant en poste faisait office de professeur permanent, mais il n'avait pas encore le titre. Il s'agissait de Jacques Gras, géomorphologue, détaché de l'Université de Rennes. D'autres enseignants de Rennes, dont Michel Philipponneau, donnaient quelques cours à Nantes, ainsi que des professeurs agrégés du lycée Clémenceau.
La naissance du site du Tertre
Un décret du 29 décembre 1961 ré-institue une université à Nantes. Trois facultés nouvelles (Sciences 1962, Lettres 1964, Droit 1966) s'installent sur le campus des bords de l'Erdre sur les domaines du Tertre et de la Lombarderie, récemment acquis par la ville de Nantes.
À la rentrée de 1964 est créée la faculté des Lettres. Elle occupait des baraquements préfabriqués de part et d'autre du château du Tertre. On entrait dans la propriété, entièrement ceinte de murs, par un portail monumental et une conciergerie, situés à l'angle de l'actuelle faculté de Droit, en bordure du Cens. Un chemin non goudronné menait jusqu'au château, de part et d'autre s'étalaient des prairies plantées de pommiers.
Le baraquement pré-fabriqué face au château était occupé par la Géographie. C'était la seule salle disponible. Un petit réduit au fond servait de salle de cartes et était occupé par notre garçon de laboratoire, recruté en 1963, Ernest Lermitte qui faisait aussi office de bibliothécaire. Ce préfabriqué a persisté jusqu'au milieu des années 1990, il servait alors de local en libre-accès pour les étudiants, lieu de détente, de réunions, de travail. En très mauvais état, il a été détruit.
Les autres disciplines (Lettres, Langues, Histoire) se partageaient les autres baraquements sur la prairie, à gauche du château en direction de l'Erdre. Un seul amphithéâtre, en bois, occupait l'actuel parking situé à gauche du Château. Ce dernier abritait les bureaux des professeurs (cinq en tout pour toute la faculté) ainsi que la Bibliothèque Universitaire des Lettres et l'administration ! Le doyen de la faculté était Paul Bois, historien.
Les bâtiments de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, dits "Tertre" et la Bibliothèque Universitaire (BU), ne sont achevés qu'en 1967-68.
À la rentrée de 1964 est créée la faculté des Lettres. Elle occupait des baraquements préfabriqués de part et d'autre du château du Tertre. On entrait dans la propriété, entièrement ceinte de murs, par un portail monumental et une conciergerie, situés à l'angle de l'actuelle faculté de Droit, en bordure du Cens. Un chemin non goudronné menait jusqu'au château, de part et d'autre s'étalaient des prairies plantées de pommiers.
Le baraquement pré-fabriqué face au château était occupé par la Géographie. C'était la seule salle disponible. Un petit réduit au fond servait de salle de cartes et était occupé par notre garçon de laboratoire, recruté en 1963, Ernest Lermitte qui faisait aussi office de bibliothécaire. Ce préfabriqué a persisté jusqu'au milieu des années 1990, il servait alors de local en libre-accès pour les étudiants, lieu de détente, de réunions, de travail. En très mauvais état, il a été détruit.
Les autres disciplines (Lettres, Langues, Histoire) se partageaient les autres baraquements sur la prairie, à gauche du château en direction de l'Erdre. Un seul amphithéâtre, en bois, occupait l'actuel parking situé à gauche du Château. Ce dernier abritait les bureaux des professeurs (cinq en tout pour toute la faculté) ainsi que la Bibliothèque Universitaire des Lettres et l'administration ! Le doyen de la faculté était Paul Bois, historien.
Les bâtiments de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, dits "Tertre" et la Bibliothèque Universitaire (BU), ne sont achevés qu'en 1967-68.
L'équipe pédagogique de l'IGARUN
En 1963, une assistante, Annie Mesnard, professeur agrégée du lycée Guist'hau, fut recrutée par Jacques Gras. Sa spécialité était la géographie urbaine. Un second professeur qui passera sa thèse en 1964, André Vigarié, spécialiste de géographie maritime, fut également nommé comme chargé d'enseignement.
Jean Renard, ruraliste qui débutait une thèse sur les campagnes nantaises sous la direction de Pierre George, et professeur agrégé en classes préparatoires au lycée Clémenceau, vint épauler l'équipe en février 1963 et fut recruté à la rentrée d'octobre 1963 comme assistant. L'année suivante, Bernard Bousquet, géomorphologue, formé à Rennes, préparant une thèse en Grèce, et Jean-Max Palierne, biogéographe, s'attachant aux forêts et paysages de la Loire-Atlantique, rejoindront le département de géographie.
C'est cette équipe de 6 enseignants, sous la houlette de Jacques Gras, directeur du département, qui aura à affronter les événements de 1968, la construction des locaux de la nouvelle faculté de Lettres en 1966-68, et aussi la croissance considérable des effectifs, de plus de 15% par an pendant une décennie. Mais ceci est une autre histoire.
Au début des années 1970, de nouveaux enseignants viendront compléter les effectifs, parmi eux Alain Chauvet, Pierre-Yves Le Rhun, Marie-Ange Tonnerre, Madame Hédelin, M. Jeanneau d'Angers, puis au cours des années 1980 Jean-Pierre Pinot, Claude Cabanne, puis dans les années 1980 Jean-Pierre Peyon, Nicole Sztokman, Nicole Croix, Alain Miossec, Jean-Pierre Corlay, Dominique Sellier, Jacques Marcadon, Jacques Guillaume.
Les années 1990 sont marqués par le départ à la retraite de la première génération et le renouvellement complet de l'équipe, avec l'arrivée des enseignants-chercheurs actuels.
La formation de géographie
Les études de licence de Géographie se composaient de quatre certificats à obtenir en deux ans (géographie générale, géographie régionale, histoire moderne et contemporaine, histoire médiévale et antique). Elles étaient précédées d'une année dite de propédeutique où des enseignements de français et de langues étaient obligatoires aux côtés d'une spécialité choisie. L'année dite de propédeutique servait donc de sas pendant laquelle les étudiants pouvaient faire leur choix en connaissance de cause. D'illustres géographes nantais d'aujourd'hui on fait le choix de la géographie plutôt que l'histoire qui était leur première orientation !
Après la licence on pouvait préparer le CAPES ou bien un DES (diplôme d'études supérieures) correspondant à l'actuelle M1, mais dont le mémoire de recherche était essentiel, avec un temps un mémoire secondaire, soit en physique, soit en humaine, en complément du mémoire principal. Les concours étaient préparés et de bons résultats obtenus à lire les listes des capésiens et agrégés.
L'explication de cartes constituait l'essentiel des TD et TP avec une coupe géologique obligatoire sur papier millimétré. Un petit laboratoire de géographie physique sera installé dans les locaux de la nouvelle faculté des Lettres dont la construction sera terminée pour la rentrée de 1967-1968.
La section de géographie occupait trois bureaux, l'un pour le directeur, le deuxième pour l'autre professeur et un troisième pour les quatre assistants ! Ainsi que deux salles de cours, une bibliothèque dite de section dans laquelle officiait M. Lermitte, et enfin un petit local dédié à la géographie humaine qui sera rapidement transformé en bureau pour les nouveaux enseignants recrutés après 1968.
Il n'y avait pas d'équipe de recherche organisée. Chaque enseignant conduisait ses recherches en solitaire en vue d'obtenir sa thèse de doctorat d'État. Thèse soutenue par B. Bousquet et J.-M. Palierne en 1974 et par J. Renard en 1975.
Des sorties de terrain étaient systématiquement organisées dans l'année en Loire-Atlantique et Vendée. En outre une longue excursion dite de fin d'année réunissait enseignants et étudiants de licence. La première se fit au Benelux sur le terrain de thèse d'André Vigarié, la deuxième dans les Alpes du nord, à l'instigation du professeur Gras. Il y a eu également des sorties en Normandie, en Languedoc et en vallée de la Loire, en Tunisie avec A. Chauvet, arrivé à l'institut de géographie en 1973, en Bretagne avec J.-P. Pinot. Plus tard, J. Renard organisera des sorties pédestres dans les Cévennes, le Chablais et les Vosges. Ces sorties lointaines de fin d'année disparaîtront à l'aube des années 1980 sous la pression du nombre croissant des étudiants.
D'après les souvenirs de Jean Renard
Après la licence on pouvait préparer le CAPES ou bien un DES (diplôme d'études supérieures) correspondant à l'actuelle M1, mais dont le mémoire de recherche était essentiel, avec un temps un mémoire secondaire, soit en physique, soit en humaine, en complément du mémoire principal. Les concours étaient préparés et de bons résultats obtenus à lire les listes des capésiens et agrégés.
L'explication de cartes constituait l'essentiel des TD et TP avec une coupe géologique obligatoire sur papier millimétré. Un petit laboratoire de géographie physique sera installé dans les locaux de la nouvelle faculté des Lettres dont la construction sera terminée pour la rentrée de 1967-1968.
La section de géographie occupait trois bureaux, l'un pour le directeur, le deuxième pour l'autre professeur et un troisième pour les quatre assistants ! Ainsi que deux salles de cours, une bibliothèque dite de section dans laquelle officiait M. Lermitte, et enfin un petit local dédié à la géographie humaine qui sera rapidement transformé en bureau pour les nouveaux enseignants recrutés après 1968.
Il n'y avait pas d'équipe de recherche organisée. Chaque enseignant conduisait ses recherches en solitaire en vue d'obtenir sa thèse de doctorat d'État. Thèse soutenue par B. Bousquet et J.-M. Palierne en 1974 et par J. Renard en 1975.
Des sorties de terrain étaient systématiquement organisées dans l'année en Loire-Atlantique et Vendée. En outre une longue excursion dite de fin d'année réunissait enseignants et étudiants de licence. La première se fit au Benelux sur le terrain de thèse d'André Vigarié, la deuxième dans les Alpes du nord, à l'instigation du professeur Gras. Il y a eu également des sorties en Normandie, en Languedoc et en vallée de la Loire, en Tunisie avec A. Chauvet, arrivé à l'institut de géographie en 1973, en Bretagne avec J.-P. Pinot. Plus tard, J. Renard organisera des sorties pédestres dans les Cévennes, le Chablais et les Vosges. Ces sorties lointaines de fin d'année disparaîtront à l'aube des années 1980 sous la pression du nombre croissant des étudiants.
D'après les souvenirs de Jean Renard
Mis à jour le 29 août 2022.